Homélie du dimanche 10.04.2022

Homélie du dimanche des Rameaux

La passion de Jésus sanctifie les nôtres

L’accomplissement du mystère pascal de notre Seigneur se réalise par sa passion et par sa croix.

Face à la trahison, au reniement, au refus, au rejet, à la haine, à la jalousie, au mépris, à l’insulte, à la souffrance et la mort, Jésus les traverse par son amour suprême et son pardon total.

En peu de temps, nous voyons le changement rapide dans le cœur des hommes : la plupart de la foule passe de « cri d’admiration au cri de mort » ; Judas a trahi Jésus à cause de l’argent ; Pierre a nié à reconnaître Jésus par peur ; Hérode et Pilate auparavant sont ennemis, maintenant devenus amis pour leur propre intérêt. Le cœur de l’homme est faible et souvent changeable, de l’amitié à la trahison et à l’infidélité, des belles paroles de promesse au refus de responsabilité. Jésus comprend nos faiblesses. Nous voyons bien ce conflit intérieur et cette contradiction dans notre monde avec l’histoire de pandémie durant laquelle des uns souffrent, des autres en profitent pour s’enrichir.

Avec la guerre en Ukraine, des uns se mouillent pour lutter contre la guerre et pour construire la paix, le pardon et la réconciliation, tandis que des autres en profitent pour créer des désordres afin de mieux dominer et régner…

Cela montre combien l’homme est attiré de ce qui est superficielle et périssable ; il change facilement sa parole, son comportement, il cherche à faire ce qui l’arrange mieux selon sa propre volonté. La misère de l’humanité est créée par l’homme lui-même. Il se conduit à la mort et à l’auto destruction. Il ne se rend pas compte !

La réponse de Jésus à cette violence humaine, c’est de se livrer totalement au Père « père entre tes mains je remets mon esprit, ». Il se livre tout au Père dans l’amour suprême et le pardon total : « Père pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. »

C’est fou à vue humaine. Le mystère de la miséricorde de Dieu nous précède, il dépasse toutes imaginations humaines. Jésus dit au bon larron : « aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. »

Ce mystère de la miséricorde de Dieu se traduit souvent dans ce qui est simple, petit et humble ; car sa royauté est une royauté de paix et d’amour, qui a choisi la voie des plus petits.

Jésus se dépouille de lui-même pour vivre du Père. Nous aussi sommes invités à nous dépouiller de nous-même pour revêtir du Christ, nous faire remplir de Dieu et pour habiter de sa présence.

Les rameaux que nous portons en mains, et que nous allons orner le crucifix chez nous, c’est cette présence douce et humble de Dieu en nous et chez nous, ils ne sont pas faits pour décorer la maison extérieure, mais pour décorer notre cœur. Ils vont se sécher, mais notre cœur va fleurir.

Les rameaux sont signes du Christ vainqueur du mal et de la mort, signes de l’espérance au milieu de l’épreuve et de la misère. Alors avoir les rameaux chez soi c’est avoir le Christ chez soi dans nos maisons intérieures et extérieures. Nous bénissons le Seigneur Jésus, nous l’adorons, nous ne craignons rien car il est avec nous et en nous, Jésus Hosanna au plus haut des cieux. Nous crions de joie et d’amour, que l’amour et la paix du Christ triomphent sur nos péchés et sur nos faiblesses.

O Jésus roi d’amour et de paix, viens régner sur nos cœurs, que nous devenions artisans de ta paix, et que nous sachions nous abaisser et nous mouiller pour te servir et servir nos frères.

O Jésus viens sanctifier nos passions, pour que toute ma vie soit à toi. Amen.

15 avril 2022