Qui peut nous combler ?
Dans ces expressions « maudit, malheur » (maudit soit l’homme qui compte sur des mortels Jr 17,5, malheur à ceux qui prescrivent des lois malfaisantes Is 10,1), le prophète ne prononce pas de jugement ni condamnation définitive sur des personnes, mais il prévient du danger à ceux qui sont au bord du précipice.
À l’inverse, des expressions comme « béni, heureux » (béni soit l’homme qui compte sur le Seigneur Jr 17,7), ou heureux l’homme qui ne siège pas au conseil des méchants Ps 1) sonnent comme des encouragements pour ceux qui sont sur la bonne voie.
Dieu ne veut que notre bonheur. Le monde a besoin du témoignage de notre amour reçu de Dieu. Jésus souffle si son amour répandu dans nos cœurs ne porte pas de bons fruits.
Depuis le baptême, chacun de nous est devenu temple de l’Esprit Saint et membre du corps du Christ. Nous oublions souvent cette chance d’être appelés « demeure de Dieu », et que si le Christ est ressuscité, nous ressusciterons aussi avec lui. La mort de Jésus sur la croix n’a pas de sens s’il n’est pas ressuscité après. Parce qu’il est ressuscité, que nous sommes remplis de son Esprit d’amour. L’Esprit d’amour c’est le contraire du péché, justement, puisque le péché c’est notre manque d’amour pour Dieu et pour les autres.
La mort biologique peut détruire notre corps mortel mais Dieu le relèvera à la résurrection. Jésus a dit : « détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai ». Il est vraiment ressuscité d’entre les morts, pour être parmi les morts le premier ressuscité qui, lui seul peut combler nos pauvretés.
La pauvreté est le lieu de rencontre entre le tout-riche et le tout pauvre, entre le Christ ressuscité et l’homme pécheur. De riche qu’il était, nous dit st Paul, il s’est fait pauvre, pour nous enrichir (2 Cor 8,9)
Puissions-nous accepter un jour avec l’humilité et la confiance d’être la brebis perdue et retrouvée, aimée et pardonnée par le bon Pasteur qui a la joie de nous porter sur ses épaules pour nous reconduire au bercail (Lc 15)
Heureux les pauvres que nous sommes ; nous n’avons d’autre richesse que Jésus, pas d’autre sainteté que Lui qui s’est livré pour que nous vivions toujours dans son amour, et pour que notre pauvreté ne soit plus un obstacle mais une opportunité à la sainteté.
Chacun de nous peut décider fermement d’être heureux même dans la pauvreté et dans la vulnérabilité. Il est possible d’être heureux avec peu de chose vécue dans l’amour et la confiance. Car tout est possible à Dieu ; tout est possible pour celui qui croit. Laissons-nous combler de Jésus ressuscité et vivant, lumière de nos cœurs et lampe de nos routes.
p. André Ngo