Homélie du dimanche 27.02.2022

Homélie du 8° dimanche du temps ordinaire année C

Jésus guérit notre fausse apparence

C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre ; ainsi la parole fait connaître les sentiments (Si 27,6).

Un cœur bon dira des paroles de bonté. Un cœur d’or dira des paroles d’or. Écoutons-nous un peu parler, nos paroles sont le miroir de notre cœur : vrai ou faux ?

Et si notre cœur nous juge face à cette vérité, comment faire pour ne pas rester prisonniers dans cette accusation ?

Personne ne peut dire qu’il n’a jamais prononcé une parole blessante. Comme dit saint Paul que celui qui dit qu’il n’a jamais péché est un menteur. Après avoir rencontré le Ressuscité, Paul a compris qu’il faut être vrai en lui-même pour être libre. Il est libre parce qu’il sait qu’il est aimé et pardonné.

Être libre, être soi-même dans la pleine liberté des enfants de Dieu, est le plus beau fruit. cependant, nous sommes tous conscients de ne pas être à l’abri de l’erreur dans nos paroles, et de nous tromper même régulièrement. Sait Paul se demande souvent : « pourquoi je fais le mal que je ne veux pas, et le bien que je veux faire, je ne le fais pas ».

Il est vrai que par nos paroles nous nous jugeons nous-mêmes sur des observances et des rites extérieurs. Nos paroles nous jugent parce qu’elles reflètent notre cœur blessé et divisé qui crie sa souffrance, qui a besoin d’aide de consolation et de libération.

La bonne nouvelle est que notre cœur est la demeure de Dieu. Nous pourrions nous servir de la parole pour dissimuler notre pensée, et ce serait le mensonge, mais jamais pour dissimuler notre cœur qui est le centre du temple de l’Esprit Saint, le centre du corps du Christ.

La bonne nouvelle, c’est que Jésus est le médecin des âmes, il va droit à la racine de la maladie. Et cette maladie que Jésus dénonce c’est l’hypocrisie, ou la fausse apparence qui nous habite tous.

Des aveugles guident des aveugles. Ils croient voir, et pourtant ils sont aveugles. Comme il nous arrivent souvent de croire que nous savons tout mieux que les autres, de leur faire la morale, alors que nous ne nous connaissons pas vraiment tels que nous sommes.

« Pourquoi tu ne vois pas tes énormes défauts, mais tu critiques le moindre petit travers de ton voisin ? Il te faut d’abord être clairvoyant sur ta propre personne. Occupe-toi d’abord de la poutre dans ton œil, qui t’empêche de voir en toi ce que n’importe qui pourrait te dire si tu étais prêt à accueillir une critique honnête.

La malvoyance de nos propres défauts est toujours présente à notre porte. Si notre cœur a plein de cupidité, d’ambition, de jalousie ou d’envie ? Ça se voit. La bouche ne peut pas mentir éternellement. Ce qui est dans le cœur finit par lui échapper un jour. et un jour la vérité nous rattrape. La bouche trahit ce qui est au fond de notre cœur, nos œuvres montrent quel arbre nous sommes. L’hypocrisie ne tient pas longtemps, et c’est bien vrai. La vérité fait mal, mais elle libère. Alors Jésus, le bon médecin, peut guérir notre cœur et libère notre fausse apparence, et y implanter son amour. Seul Jésus peut rendre notre cœur semblable au sien.

Tu nous donne Seigneur la seule arme qui puisse désarmer la haine et la violence : celle de ton amour.

Que l’amour des autres en nous soit plus fort que tous nos égoïsmes, et que, nous souvenant sans cesse de ta miséricorde envers nos faiblesses et nos blessures, nous soyons remplis de compassion devant la faiblesse des hommes et des femmes, des hommes et des femmes dans nos familles, dans l’église, dans nos lieux de travail.

Seigneur fait de nous des instruments de paix en esprit et en vérité. Merci de venir habiter notre cœur, et le rendre semblable au tien. Amen.

3 mars 2022